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La recherche et la collecte des noms des six millions de victimes de la Shoah

Aucun cimetière, aucune pierre tombale pour marquer la disparition des six millions de victimes de la Shoah. La Salle des Noms de Yad Vashem est donc le mémorial dédié par le peuple juif à chaque Juif assassiné pendant la Shoah – un lieu où chaque victime est commémorée pour les générations à venir.

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La Salle des Noms de Yad Vashem : elle abrite à ce jour plus de 2.7 millions de Feuilles de témoignage et presque 5 millions de noms de victimes de la shoah

Yad Vashem, avec le soutien des communautés et des organisations juives à travers le monde, est chargé de la mission historique de commémorer les Juifs victimes de la Shoah en recueillant des "Feuilles de témoignage" - formulaires d'un seul feuillet conçus pour restaurer l'identité individuelle et les histoires de vie des six millions de Juifs assassinés par les nazis et leurs complices. Déposées  par des rescapés, des membres de la famille, des amis ou des connaissances, elles commémorent les Juifs qui ont péri pendant la Shoah. Les Feuilles de témoignage rétablissent les noms, les détails biographiques et, parfois, la photographie de chaque victime. Les premiers 800.000 noms issus des Feuilles de témoignage ont été recueillis au cours des années cinquante, grace à d'importants efforts de sensibilisation à l'échelle mondiale pour identifier les victimes non identifiées de la Shoah afin que leur nous soit rappelé à jamais.

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Les efforts de collecte se sont poursuivis, au fil des ans, en Israël et parmi les communautés juives à travers le monde. Une "Chambre des noms" a été ouverte en 1968 à Yad Vashem, sur le Mont du Souvenir, à Jérusalem. La pièce était reservée au dépôt des Feuilles de témoignage, manuscrites et originales, stockées dans des dossiers noirs appelés "Yizkor", et rangées alphabétiquement selon l'orthographe hébraïque des noms. En 1977, la "Salle des noms" a été inaugurée dans un bâtiment spécialement conçu à cet usage. L'inauguration se fit en présence du Premier ministre Menachem Begin et de Joseph Burg, Président du Conseil international de Yad Vashem.

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Entre 1984 et 1985, Yad Vashem s'est engagé à microfilmer près de 1,1 million de Feuilles de témoignage qui avaient été collectées jusque-là. Dans un contexte où les recherches publiques sur le sort des victimes de la Shoah se multipliaient, les microfilms ont permis au personnel de Yad Vashem de rechercher les noms des victimes de manière plus efficace, améliorant ainsi le service au public. Parallèlement fut créé une copie de sauvegarde de la collection des Feuilles de témoignage. Au cours des années 1980, 15.000 nouvelles Feuilles de témoignage étaient recueillies chaque année par la Salle des noms. La chute du "rideau de fer" séparant l'ancienne Union soviétique de l'Ouest a entraîné une augmentation spectaculaire du nombre des Feuilles de témoignage dans les années 1990 portant à 35.000 la collecte annuelle.

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En 1990, la Salle des noms a étendu son champ d'application au-delà des Feuilles de témoignage et a commencé à recueillir et traiter des listes de noms des convois de déportation, des registres des  camps et des ghettos. L'informatisation des noms provenant de toutes les sources a commencé à la fin de 1991 et s'est développée jusqu'à la fin de 1998, alors que près d'un million de noms avaient été informatisés.

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En 1999 la Salle des noms a connu un nouveau jalon dans son histoire. Yad Vashem a entrepris un projet impressionnant et intensif pour informatiser plus de 1,1 million de Feuilles de témoignage et le scannage de l'ensemble des 1,6 millions de formulaires-papiers collectés jusqu'à ce jour. Le projet a été mis en œuvre conjointement avec Tadiran Information Systems et Manpower Israël en collaboration et avec le financement du Comité indépendant de personnalités (ICEP) pour le règlement des comptes dormants dans les banques suisses des victimes de la Shoah. Le projet s'est déroulé de février à mai 1999, nécessitant 1.000 opérateurs de saisie et 100 spécialistes en informatique. Les équipes se relayaient dans deux lieux situés à Jérusalem et Beersheva. La base de données informatisée avec plus de deux millions de noms de victimes de la Shoah  a permis au Comité des personnalités (ICEP) de retrouver et fournir à la Commission les noms des propriétaires des comptes dormants.

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Le 8 mai 1999, sous les auspices du président Ezer Weizman, Yad Vashem a lancé une large campagne médiatique pour recueillir de nouvelles Feuilles de témoignage. La réponse du public fut une véritable déferlante : un centre d'appels avec 20 lignes téléphoniques et 90 opérateurs se relayant a permis de gérer, sur le champ, le grand nombre des demandes de renseignements. Au cours des mois d'avril et mai, quelque 147.000 Feuilles de témoignage ont été reçues, soit un total d'environ 380.000 à la fin de 1999. Les retombées de la campagne se sont également fait sentir en l'an 2000 avec 70.000 Feuilles de témoignage supplémentaires recueillies. Bien que la campagne de collecte des noms ait été ciblée pour atteindre également les communautés juives du monde entier, environ 85% des Feuilles de témoignage recueillies sont venues d'Israël. Étonnamment, plus de 80% des nouvelles Feuilles de témoignage contenaient des noms de victimes qui n'étaient pas encore répertoriés dans la Salle des noms. Cette statistique souligne l'importance de cette campagne.

Au début de l'an 2000, le projet initial d'informatisation et la campagne médiatique ont abouti à la création d'une Base de données contenant près de 2,5 millions de noms de victimes de la Shoah dans la Salle des noms. Reposant sur une plate-forme technologique sophistiquée, la Base de données des noms a été mise à jour au fil des ans. Les fonctions de recherche avancées incluant l'index phonétique des noms (soundex) et les recherches par synonymes ont été développées afin d'améliorer les possibilités d'accès aux noms. Le 22 novembre 2004, la Base de données centrale des noms des victimes de Shoah a été mise en ligne sur le site Internet de Yad Vashem offrant au grand public une accessibilité complète et gratuite à près de trois millions de noms de victimes en anglais et en hébreu. En 2007, l'option de consulter la Base de données des noms en russe et en caractères cyrilliques a été rajoutée.

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Le nouveau Complexe muséographique de la Shoah inauguré au printemps 2005 a fait de la Salle des noms une partie intégrante du musée d'histoire de la Shoah, construit avec la généreuse contribution de la Fondation Rothschild-Caesarea. La Salle des noms héberge actuellement environ 2,7 millions de Feuilles de témoignage originales dans un environnement contrôlé du point de vu de la température et de l'humidité. Surmontée d'un dome conique exposant des fragments de Feuilles de témoignages et des portraits de victimes de la Shoah de tous les horizons, la Salle des noms offre aux visiteurs la possibilité de méditer sur la destruction du monde juif d'avant-guerre. Jouxtant le mémorial circulaire se trouve un centre informatique où le public peut chercher des renseignements sur le destin des victimes grâce à la Base de données centrale des noms des victimes de Shoah.

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La base de données centrale des noms des victimes de la Shoah

« La Base de données des noms crée un lien non seulement avec les défunts, mais aussi entre les vivants, au sein du peuple juif »,

 

a déclaré le professeur Élie Wiesel, prix Nobel de la paix après avoir rempli une Feuille de témoignage à la mémoire de son père Shlomo.

 

« Elle renforce les liens entre les familles, entre les villes et entre les communautés. En outre, elle permet une prise de conscience plus large et affermit le sens de la mémoire. »

Dans le Blocks 27 (pavillon juif d’Auschwitz-Birkenau) est installé une exposition nommée Shoah conçue par Yad Vashem comprenant le monumental « Livre des Noms » de 2 mètres de haut et 14 mètres de long. Ce livre contient les noms de 4,2 millions de personnes assassinées par les nazis et leur collaborateur.

Le Livre des Noms de l’exposition « Shoah » à Auschwitz-Birkenau

La Base de données centrale des noms des victimes de la Shoah est un projet international unique en son genre, initié et dirigé par Yad Vashem. Son principal objectif est de retrouver le nom de chaque victime de la Shoah et de reconstituer son histoire. À ce jour, on estime que près de quatre millions et demi des Juifs assassinés au cours de la Shoah figurent dans la base de données.

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Des millions de noms apparaissant dans des documents historiques n’ont pas encore été identifiés ou enregistrés dans la base de données et de nombreux autres sont encore enfouis dans la mémoire des survivants ou dans la tradition orale des familles des victimes. De nouveaux noms sont constamment ajoutés à la base de données. Il est de notre devoir de respecter les dernières volontés des victimes et de perpétuer leur souvenir.

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La base de données des noms des victimes a été mise en ligne en 2004 avec près de trois millions de noms. À l'époque, Yad Vashem avait intensifié sa campagne de sensibilisation avec le lancement du Projet de récupération des noms des victimes de la Shoah.  En partenariat  avec les communautés et les organisations juives du monde entier, le projet encourage les personnes concernées à rechercher dans la base de données les noms des victimes qu'ils connaissent et les aide à compléter le dossier historique en soumettant des Feuilles de témoignage, des photographies et tout autre document personnel ayant trait aux victimes.

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En 2014, la base de données des noms a été élargie pour faciliter l'accès aux nombreuses informations contenues dans les dossiers de Yad Vashem relatifs aux Juifs persécutés durant la période de la Shoah. Des renseignements sur des victimes qui n'avaient pas été enregistrées jusqu'alors ont été ajoutés. Parmi celles-ci figurent également nombre de personnes dont le sort reste à éclaircir. Cela inclut, par exemple, des informations sur plus de la moitié des 1,5 million de Juifs ayant fui ou ayant été évacués vers le centre de l’URSS suite à l’opération Barbarossa, déclenchée le 22 juin 1941. D’autres ont été emprisonnés dans des camps de travail ou des ghettos. Selon toute probabilité, un grand nombre d'entre eux n’ont pas survécu. Les efforts accomplis pour obtenir des informations fiables attestant de leur sort se poursuivent.

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En Janvier 2021, Yad Vashem a encore élargi sa Base de données centrale des noms des victimes de la Shoah pour y intégrer les survivants de la Shoah, dont les noms ont été recueillis à partir de diverses sources. Si le public a désormais accès aux noms des survivants de la Shoah, toutes les restrictions requises en matière de confidentialité ont été dûment mises en œuvre. Yad Vashem prévoit de poursuivre ses efforts à l’avenir pour ajouter d’autres noms de survivants.

Il peut falloir jusqu'à six mois pour que les dépositions soient intégrées dans la base de données en ligne qui est mise à jour plusieurs fois par an. Le personnel de Yad Vashem vérifie et recoupe les nouvelles informations dans la mesure du possible afin de s'assurer de leur exactitude historique avant de les ajouter à la base de données.

Des ressources supplémentaires permettraient à Yad Vashem de réduire les délais de réponse, d’introduire de nouvelles fonctionnalités sur le site et d’ajouter plus rapidement les listes de noms récemment numérisés.

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La numérisation et la mise en ligne des noms des victimes de la Shoah dans la base de données des noms ont été possibles grâce au soutien de longue date des donateurs de Yad Vashem.

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